Adrien Degioanni

L’ouïe étant insomniaque, elle façonne en permanence, consciemment et inconsciemment notre expérience au monde. Mais notre époque est globalement d’une extrême bruyance, constituant une atmosphère épaisse dans laquelle nous naviguons. Nos sens étouffent, s’atrophiant lentement. C’est en captant les silences des lieux dans lesquels Adrien Degioanni expose, et en mêlant des sons de synthèses qui n’ont pas d’équivalent naturel, il cherche à créer un temps duquel la distorsion du réel devient apparition de matérialité poétique. Le silence, tout comme un reflet, est-il vide d’image si nous ne pouvons l’apprécier? Ces dispositifs se font témoins, puis interprètes, de ce que nous ne pouvons observer lors de nos absences inaugurant ainsi un singulier espace-temps, nous invitant à écouter le dynamisme propre à l’espace imaginaire. Telle des rumeurs, les résultats obtenus ne restent que de simples suggestions, proposant des redéfinitions des objets, des sons et symboles utilisés… une invitation au doute.