14.10.17 > 08.01.18
MUba
http://www.muba-tourcoing.fr

AUGUSTE RODIN I CONSTANTIN BRANCUSI I CARL ANDRE
&
JEAN ARP I STEPHAN BALKENHOL I VINCENT BARRE I GEORG BASELITZ I ALBERTO GIACOMETTI I MARKUS LUPERZ I HENRI MATISSE I COME MOSTA HEIRT I A R PENCK I TAMARA VAN SAN l PETER SORIANO I ELMAR TRENKWALDER

L’exposition présente un dialogue entre Auguste Rodin, Constantin Brancusi et Carl Andre, trois artistes qui ont fondamentalement révolutionné la sculpture.

Exposition qui interroge la question du socle et de sa remise en cause, la question de la fidélité aux matériaux et la question de la gravité. Elle met en perspective ces trois artistes majeurs, d’époques différentes, et qui, en interrogeant ces problématiques, ont bouleversé l’histoire de la sculpture.
Jusqu’à l’époque moderne, le socle était purement fonctionnel même si son style s’adaptait à la sculpture qu’il sacralisait. Les fondements de cette tradition du socle sont ébranlés pour la première fois avec Les Bourgeois de Calais de Rodin (Paris, 1840 – Meudon, 1917), avant d’être  mis en question par Brancusi. L’histoire de la commande de ce monument, de la relation entre Rodin et le Maire de Calais Omer Dewavrin entre 1884 et 1995 est primordiale sur la question du socle. Remise en cause du socle chez Rodin, il devient une sculpture à part entière chez Brancusi (Hobita, Roumanie 1876 – Paris, 1957). Le souci constant de Brancusi est de faire émerger la sculpture en tant que telle, que chaque sculpture soit une expression d’elle-même, et de façon exclusive. C’est dans ce sens qu’il convient de voir, dans les socles de Brancusi, l’expression accomplie de l’idée qu’il a de la fidélité au matériau qu’il choisit de travailler. Socles multiples, qu’il empile, jusqu’à quatre ou cinq, constituant ainsi des édifices constamment modifiés, fréquemment massifs, construits selon des figures symétriques, de géométrie simple.

C’est la Colonne sans fin de Brancusi qui a particulièrement retenu l’attention de Carl Andre (Quincy, Massachusetts, Etats-Unis, 1935), sculpture que Brancusi a produite dans de nombreuses versions pendant toute sa vie. C’est la répétition d’un motif simple qui a intéressé Carl Andre. Il réalise ses Ladders (échelles) alors qu’il découvre les sculptures de Brancusi de la Collection Arensberg au Philadelphia Museum of Art en 1959. Il réalise ses premières sculptures minimalistes : combinaison de modules de bois brut aux formes géométriques simples. Les éléments qui constituent une œuvre sont conçus dans un même matériau, qui interroge ainsi la fidélité au matériau, la question de sa masse et de son poids, telle est la leçon de Brancusi. Il déclare : « Je n’ai fait que poser la Colonne sans fin de Brancusi à même le sol ». A New York en 1964, il réalise ses Cedar pieces, nouvelle version de ses Pyramids et participe en 1966 à l’exposition fondatrice du Minimal Art, Primary Structure, où il présente une sculpture qui prend en considération l’espace qu’elle occupe. En 1967, il réalise, pour la première fois dans l’histoire de l’art, une sculpture plane composée de plaques de métal, carrées, juxtaposées, posées sur le sol. Carl Andre propose une expérience de l’œuvre, une expérience sensible et physique, de ses éléments, de son matériau, de son espace, du déplacement du visiteur pour éprouver le lieu : « la sculpture comme lieu ». La sculpture change de statut.

FRAGMENTS ASSEMBLAGES
A la question du socle s’ajoute celle tout aussi novatrice de l’assemblage chez Rodin. Il pratique cette technique dès les années 1880, et surtout dans les années 1900. Il conserve des caisses d«’abattis » — têtes, bras, mains, pieds, jambes, torse… — qu’il utilise en les combinant indéfiniment, jusqu’à les intégrer à des vases, coupes, branches d’arbre ou autres formes. Processus de création tout à fait novateur que celui d’assembler divers fragments qui deviennent des œuvres à part entière, qui impulsent une réflexion nouvelle.

COMMISSARIAT

Evelyne-Dorothée Allemand, Conservatrice en chef, Directrice du MUba Eugène Leroy l Tourcoing

Yannick Courbes, Conservateur adjoint