Bio « Contrairement à certaines idées reçues, la scène émergente de l’art contemporain ne se compose pas seulement d’artistes hyperactifs touchants à toutes les disciplines créatives, mêlant communication, art et marketing et flirtant sans complexe avec la dictature de la nouveauté. Certains s’évertuent encore à peindre, à remplir de coups de crayons des surfaces immaculées […]

Bio

« Contrairement à certaines idées reçues, la scène émergente de l’art contemporain ne se compose pas seulement d’artistes hyperactifs touchants à toutes les disciplines créatives, mêlant communication, art et marketing et flirtant sans complexe avec la dictature de la nouveauté. Certains s’évertuent encore à peindre, à remplir de coups de crayons des surfaces immaculées et tenter de satisfaire à travers ces gestes un besoin d’expression simple et singulier. Nous aurions à faire au sempiternel débat entre les anciens et les modernes, si le choix de la tradition n’allait pas de pair avec une certaine forme de révolte face à la complexification de notre société.

Sofia Boubolis semble appartenir à cette mouvance nostalgique. Semble, car ce ne sont ici que des allégations, son humilité la poussant à ne se soucier aucunement d’appartenir à quoi que ce soit. Seuls demeurent les rêves altérés, ou plutôt patiné, qu’elle réalise en utilisant des techniques comme le dessin, la peinture, la fresque. Sofia Boubolis truffe effectivement ses œuvres de références aux idéaux classiques et romantiques : des monuments en ruine, des jardins luxuriants, des fontaines ou des grottes en stuc, des photos oubliées dans un grenier ou des cartes postales pliées en quatre dans un sac.

Flirtant avec le kitsch mais évitant l’ornement, en dépit des ses thèmes, elle parvient à doter ses œuvres d’une atmosphères mystérieuses, dramatique, parfois même glauque.

Des distorsions apparaissent en effet çà et là, comme sur le balcon d’une villa classique qui se transforme soudainement en un visqueux empâtement (retour de Rome), ou dans les nombreux croquis en hommages aux œuvres qui la marquent, de la fontaine de Trévise à Bambi, et qu’elle repasse systématiquement au solvant. La mémoire, les souvenirs, le rêve ou l’histoire deviennent une matière aussi malléable que la peinture, et Sofia Boubolis, qui semble l’avoir bien compris, s’en empare et réinvente ainsi sa modernité….. ou sa propre vie. »

 

David De Tscharner

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