Exposition du 23 octobre 2020 to 22 novembre 2020 à la Galerie du Botanique, Rue Royale 236 Bruxelles.

Lauréat du premier prix du concours Artcontest de l’année 2019 , Yoel Pytowski nous propose aujourd’hui son installation “Façades” à la Galerie du Botanique

 

FaçadesInstallation, dimensions variables
2020, Centre culturel Botanique, Bruxelles

 

Dans ses installations in-situ Yoel Pytowski place l’espace et son questionnement comme élément narratif central, convoquant dans ce lieu les constructions, destructions ou reconstructions passées ou à venir.

Au cours des cinq dernières années, sa pratique s’est principalement concentrée sur des installations architecturales à grande échelle. En introduisant de nouveaux éléments physiques, où en créant des vides dans un lieu, il brouille la lecture de l’espace préexistant dans lequel alors des éléments – pour la plupart en béton – semblent s’ensevelir ou émerger du sol. Se crée dès lors une situation ambiguë où il devient parfois difficile de discerner le travail de l’artiste. Que regarder, où se trouve-t-on, qu’y avait-il ici avant et depuis combien de temps? …

Les structures et éléments construits dans les installations semblent à première vue être des façades en brique, en pierre ou en béton, matériel rappelant l’immuable et l’inaltérable. Mais dans un deuxième temps, on s’aperçoit qu’il s’agit d’un travail de faussaire, les murs sont souples et légers, construits en bois ou plâtre, puis, recouverts d’une fine couche de béton gris.

Cette couleur est récurrente dans le travail de Yoel Pytowski, le gris serait d’une part une couleur qui contiendrait l’ensemble de la gamme colorée pour qui sait y regarder et le laisser acquérir sa propre porosité. Car la porosité et le gris vont de pair comme l’écrit Walter Benjamin. D’autre part le gris devient alors par conséquence une surface éclatante de potentialité. Le gris devient un devenir forme.

Les matériaux proviennent dans leur majorité des installations précédentes que l’artiste déconstruit dans le but d’être réutilisés dans une installation future. Ce processus est lié d’une part à l’importance de la réutilisation et du recyclage des matériaux. D’autre part il est lié à l’idée d’une installation qui devient presque organique et change de forme d’exposition en exposition. Après son démontage l’installation ne disparaît pas, pour reprendre Andrew Benjamin, le fait de la défaire n’est pas la détruire, c’est plutôt la repositionner …